Le secteur de la logistique se compose d’une variété de sous-secteurs allant de l’approvisionnement à la distribution. Le fonctionnement de ces différents maillons de la chaîne logistique est assuré par divers profils d’acteurs.
Parmi ceux-ci, on retrouve les transporteurs, qui font sans conteste partie des acteurs les plus actifs et les plus sollicités de la supply chain. Au cœur des opérations logistiques, ces derniers jouent, en effet, un rôle clé depuis l’approvisionnement en matières premières jusqu’à la livraison des produits finis aux clients.
Découvrez dans ce guide les missions du transporteur, la réglementation à laquelle obéit son activité et les outils qui l’aident dans l’accomplissement de ses tâches.
Le profil et les missions du transporteur
Le métier de transporteur en matière de logistique est exercé par des personnes physiques et morales au profil précis et aux missions bien définies.
Le profil
L’appellation transporteur désigne généralement un professionnel chargé d’acheminer des marchandises d’un point à un autre. Le terme s’applique également à une société disposant d’une flotte de véhicules et spécialisée dans le transport de personnes, de produits ou de marchandises d’une destination à une autre.
En logistique, on distingue deux principaux types de transporteurs, à savoir le transporteur public et le transporteur contractuel.
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Le premier désigne une entreprise privée ou publique chargée d’acheminer du fret ou des marchandises. Ce type de transporteur offre ses services de fret au grand public ainsi qu’aux entreprises. De plus, les transporteurs publics sont habituellement accessibles et disposés à collaborer avec des entreprises ou particuliers disposés à les engager et à payer leurs services.
Le second désigne des professionnels qui transportent des marchandises par camion pour le compte des particuliers et/ou des entreprises, sur la base d’un contrat.
Les missions
Le rôle du conducteur est d’acheminer du fret, c’est-à-dire des produits ou marchandises ou encore des personnes d’une destination à une autre, en toute sécurité, suivant l’itinéraire le plus rapide et le plus économique.
À cet effet, il peut être amené à utiliser divers moyens et modes de transport. Le transporteur peut ainsi transporter du fret :
- par voie terrestre, c’est-à-dire par transport routier ou ferroviaire, en camion ou par train ;
- par voie maritime ou fluviale, c’est-à-dire par bateau ;
- par voie aérienne ou transport aérien, c’est-à-dire par avion ;
- par transport multimodal, en combinant plusieurs des précédents modes de transport.
Le coût des services d’un transporteur
L’offre commerciale du chargé de transport se base sur les mêmes critères, quelle que soit la prestation. Ainsi, le prix de la prestation se détermine en fonction :
- du type de marchandise transportée ;
- du format de la marchandise ;
- du volume de la marchandise ;
- du poids de la marchandise.
Quant au tarif de l’envoi du fret, il dépend de la distance à parcourir et du mode de transport utilisé.
La réglementation applicable au métier
Le transport de produits et de marchandises obéit à une réglementation régissant le métier de transporteur. Cette dernière regroupe des prescriptions et interdictions applicables aussi bien sur le plan national qu’à l’international.
Le contrat
Le transport de fret se fait obligatoirement dans le cadre d’un contrat commercial. Ce dernier peut prendre plusieurs appellations selon le mode de transport utilisé. Ainsi, on parle de lettre de voiture dans le cadre du transport routier, de connaissement maritime en cas de transport par voie maritime ou fluviale et de lettre de transport aérien lorsque le transport est effectué par avion.
Dans un cas comme dans l’autre, le contrat de transport doit mentionner :
- la nature des marchandises transportées, leur poids et leur volume ;
- les lieux de chargement ou de déchargement des marchandises ;
- le nom du transporteur et éventuellement de son partenaire commissionnaire ;
- les caractéristiques de sécurité, comme le danger que pourraient entraîner les marchandises, notamment s’il s’agit de produits inflammables ;
- des mentions particulières, telles que comme les montants à recouvrir, les instructions spéciales de livraison, etc.
La législation du transport routier en France
En France, le chargé de transport routier doit disposer d’une attestation de capacité de transporteur routier et de loueur de véhicules industriels. S’il n’en possède pas une, il doit avoir un diplôme équivalent, si le véhicule destiné au transport a un Poids total autorisé en charge (PTAC) de 3,5 tonnes.
Par ailleurs, les transporteurs doivent s’inscrire sur le registre des transporteurs et loueurs de véhicules industriels. Ce dernier est contrôlé par la Direction régionale de l’équipement (DRE), laquelle délivre aux professionnels enregistrés un titre d’exploitation comprenant deux licences.
Les exigences de traçabilité et d’hygiène
Dans le cadre des expéditions, notamment par voie routière, les transporteurs doivent présenter aux autorités compétentes, c’est-à-dire à la police, à la gendarmerie et aux agents vétérinaires, des documents garantissant la traçabilité des produits ou marchandises transportés.
Par ailleurs, ils doivent prendre les dispositions techniques et fournir des renseignements attestant que l’expédition du fret se réalise dans des conditions d’hygiène idoines.
Les règles et interdictions selon la nature du fret
En fonction de la nature du fret, les transporteurs doivent obéir à certaines règles et interdictions particulières.
Transport de produits agroalimentaires
En cas d’expédition de produits agroalimentaires, par camion magasin, voiture boutique, wagon, citerne ou conteneur, les transporteurs doivent renseigner les informations suivantes :
- l’indication précise et complète des aliments ;
- l’indication de la température de transport prescrite ;
- les températures recommandées par les fabricants ;
- l’état physique des produits et marchandises de surgélation, congélation ou réfrigération ;
- le type et la classe du véhicule de transport préconisé ;
- la température du chargement au départ ;
- la température ambiante à l’intérieur du véhicule au moment de la signature du contrat de transport ;
- le motif de transport en cas de retour des produits à leur lieu d’expédition compte tenu de leur état ;
- etc.
Les produits pris en compte par cette réglementation sont les suivants :
- les produits au stade primaire de la production comme le son, le sucre brut, la betterave, le moût ;
- les produits stables à température ambiante, en vrac ou conditionnés, tels que le vin, les alcools, les huiles végétales, le lait et ses dérivés ;
- les produits instables et fragiles à température ambiante, et exigeant un transport sous température dirigée comme les œufs, les poissons, les crustacés, les déchets d’animaux.
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Transport d’animaux
Lorsque le fret est constitué d’animaux vivants vertébrés, de mammifères, d’oiseaux, de poissons, etc., le conducteur obéit à la réglementation européenne CE1/2005 appliquée au 5 janvier 2008.
Par conséquent, il doit être titulaire d’une autorisation comportant trois points. Précisément, le transporteur doit s’y connaître en transport d’animaux.
Par ailleurs, il doit posséder un Certificat d’aptitude professionnelle pour le transport d’animaux vivants (CAPTAV). Enfin, le moyen de transport utilisé pour l’expédition doit être autorisé par un agrément.
Transport de moyens roulants
En dehors des produits alimentaires et des animaux, les transporteurs peuvent être amenés à assurer l’acheminement de fret composé de moyens roulants. Pour ce faire, ils doivent prévoir des attelages adaptés au type de moyen roulant transporté.
Le matériel réglementaire
Pour sa propre sécurité et pour assurer l’intégrité et l’acheminement dans les meilleures conditions des marchandises ou des colis qu’ils transportent, le chargé de transport est obligé de prévoir certains équipements destinés à l’arrimage, à la fixation et à la manutention.
En fonction des marchandises transportées, il faut, entre autres, prévoir :
- un harnais ;
- des cartons ;
- des emballages isothermes en panneaux de polyuréthane ;
- des caisses-penderies ;
- des films de mousse ;
- des transpalettes ;
- des diables ;
- des chariots ;
- des monte-charges ;
- des cordages d’arrimage ;
- etc.
La réglementation en cas de transport par conteneur
En France, la conformité du conteneur utilisé pour l’acheminement des marchandises est approuvée par l’Association française de normalisation (AFNOR). Ledit matériel obéit à des exigences strictes et doit pouvoir supporter les contraintes lors des transports routiers, ferroviaire et maritime.
À cet effet, le conteneur doit tout d’abord répondre aux normes internationales ISO du point de vue des dimensions et de la résistance.
À noter qu’en termes de dimensions, deux principales mesures sont autorisées pour les conteneurs, à savoir celle de 20 pieds et celle de 40 pieds.
Les exigences écologiques
Le secteur du transport est l’un des plus pollueurs et des plus consommateurs d’énergie. Dans un contexte de prise de conscience écologique, il est pointé du doigt et interpellé, le but étant de passer au transport vert.
À cet effet, les responsables d’acheminement de fret sont appelés à respecter certaines exigences écologiques. Les conducteurs doivent, entre autres :
- miser sur les automobiles d’ancienne génération qui sont réputées moins polluantes ;
- rouler à l’énergie verte, en se passant de carburant à plomb, par exemple ;
- suivre l’entretien des moteurs de véhicules ;
- remplacer à temps les pneus à la limite de l’usure, les plaquettes de frein, les filtres à air, les balais d’essuie-glace… ;
- éviter le démarrage à froid ;
- éviter les redémarrages rapides au niveau des stops et des feux de signalisations routières, car cela triple les émissions de CO2 ;
- opter pour l’utilisation des filtres à particules sur les échappements ;
- etc.
Le Code la route
Les transporteurs doivent obéir aux règles de circulation qui régissent leurs moyens de transport.
Dans le cas du transport routier, par exemple, ils sont soumis au Code de la route. Entre autres exigences, celui-ci exige de ne pas dépasser la vitesse de 60 km/h lorsque le véhicule de transport pèse plus 3,5 tonnes de PTAC.
Les conducteurs doivent également équiper les véhicules de crampons pendant l’hiver et obéir à beaucoup d’autres règles spécifiques visant à assurer la sécurité et la fluidité de leurs déplacements sur les routes nationales ou d’un pays à un autre.
Les outils d’optimisation du plan de transport
En transport de marchandises, on entend par plan de transport une stratégie visant à coordonner et à optimiser les tournées de véhicules dans le respect de la réglementation et des exigences des clients. Ledit plan a également pour objectif d’assurer un meilleur usage des ressources matérielles et humaines dont dispose une entreprise. Bien réalisé, il permet aux entreprises de baisser les coûts et d’accroître leur rentabilité de manière considérable.
Plusieurs outils d’optimisation du plan de transport sont utilisés par les transporteurs pour atteindre cet objectif.
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Le Transport Management System (TMS)
Le Transport Management System (TMS) est un logiciel de gestion logistique exclusivement réservé au pilotage des flux de transport. Il s’adresse aux transporteurs, aux prestataires de services ainsi qu’aux chargeurs de marchandises.
L’outil offre les fonctionnalités ci-après :
- gestion des ordres de transport ;
- planification des tournées de livraison et des itinéraires d’acheminement du fret ;
- édition des documents métiers ;
- taxation et facturation ;
- gestion et planification des rendez-vous ;
- suivi en temps réel de l’avancée des livraisons ;
- analyse des indicateurs de performance ;
- etc.
À noter que le TMS peut être couplé à d’autres outils comme le Warehouse Management System (WMS) pour une gestion collaborative de la supply chain.
Les outils de traçabilité
Les outils de traçabilité sont des solutions destinées à assurer la transparence et le suivi optimal du trajet des marchandises. Ils comprennent :
- les outils de codification et d’identification de marchandise comme la radio-identification (RFID), le code-barres… ;
- les outils de capture de données utilisés pour collecter et enregistrer les informations relatives au fret ;
- les outils de traçabilité avancés, tels que les balises GPS, les imageurs, les caméras… ;
- les technologies de virtualisation utilisables sur smartphone, tablette, smartphone, casque ;
- etc.
Le CMR électronique ou e-CMR
Comme évoqué précédemment, la lettre de voiture formellement connue sous le nom de Convention relative au contrat de transport international de marchandises par route (CMR) fait partie des documents indispensables au transporteur.
Dans une dynamique de digitalisation du transport et d’optimisation du plan de transport, sa numérisation s’avère importante et avantageuse à plusieurs égards. L’exercice consiste à dématérialiser la lettre de voiture en la rendant directement accessible sur des supports, tels que les smartphones, les tablettes, les ordinateurs, etc. Ce faisant, les transporteurs :
- gagnent du temps en réduisant le temps de traitement des tâches administratives ;
- préviennent et empêchent la falsification des documents, les données étant désormais enregistrées automatiquement et non modifiables ;
- réduisent les coûts administratifs liés au traitement des documents physiques ;
- augmentent la satisfaction de la clientèle en assurant le suivi en temps réel du trajet des marchandises ;
- facilitent l’accès aux documents de transport aux acteurs concernés ;
- etc.
L’e-CMR crée, en définitive, des conditions de rentabilité et d’accroissement du chiffre d’affaires des transporteurs.
La télématique
La télématique est une méthode d’optimisation du plan de transport basé sur des applications créées à partir des techniques de l’informatique et des télécommunications.
L’usage de la télématique requiert le branchement d’un boîtier dans les camions utilisés pour le transport des marchandises. Ledit boîtier est relié à une prise OBS et communique diverses données sur l’état des véhicules. Cette technique permet, entre autres, d’enregistrer :
- la position du véhicule ;
- la vitesse de conduite ;
- le temps de conduite ;
- les pannes ;
- la consommation de carburant ;
- les émissions de CO2 ;
- le temps d’arrêt entre un chargement et un déchargement ;
- etc.
La télématique permet ainsi de gérer de manière optimale les flottes de véhicules ainsi que les chauffeurs et d’anticiper plus efficacement les pannes, les accidents, les retards de livraison, etc.
L’Enterprise Resource Planning (ERP)
L’ERP est un progiciel qui permet de piloter plusieurs postes de gestion, dont le transport. Dans le secteur du transport, il assure la traçabilité, la sécurité et la rapidité des flux à travers les fonctionnalités ci-après :
- la gestion des commandes ;
- la gestion du parc de véhicules ;
- la gestion de l’affrètement et des ordres de transport ;
- la facturation client ;
- la gestion du planning ;
- le suivi en temps réel des marchandises ;
- etc.
Les critères pour choisir son transporteur
Le choix du meilleur profil de transporteur peut reposer sur les critères suivants :
- le cahier de charges de l’expéditeur ;
- le mode de transport utilisé ;
- le rapport de performance présenté par le conducteur ;
- les délais de livraison ;
- les outils de suivi et d’analyse dont dispose le professionnel pour assurer la traçabilité en temps réel ;
- le taux de litige et les garanties en cas de litige ;
- les services proposés entre l’envoi par chargement complet, l’envoi par colis de détail, la livraison urgente… ;
- les engagements notamment les engagements écologiques.
Grâce à ces points d’appréciation, les entreprises sont assurées de trouver un bon transporteur pour assurer l’acheminement de leurs marchandises dans les meilleures conditions.