Les enjeux environnementaux des transporteurs rejoignent souvent des impératifs propres à toute une filière. Le transport n’est souvent qu’une étape au sein d’une grande chaîne logistique ou Supply Chain. Les enjeux liés à l’environnement (empreinte carbone, gestion et développement durable, réduction des émissions de gaz à effet de serre, économies d’énergie, etc.) se déclinent donc sur l’ensemble de cette chaîne logistique, du fournisseur du fournisseur jusqu’au client du client.
Les opérations d’approvisionnement, de production, de transformation, de stockage, d’emballage, de livraison ou de recyclage sont généralement liées entre elles par des solutions de transport. Mais l’ensemble des entreprises de cette Supply Chain doivent tendre vers des pratiques logistiques communes afin de conserver leur place sur un marché. Les emballages durables incarnent désormais un enjeu majeur au sein de tout processus, notamment auprès des approvisionnements de chaque entreprise.
La force de l’approvisionnement pour les entreprises
Parfois amalgamé avec le service achats des entreprises, le processus d’approvisionnement est souvent le point central d’une stratégie logistique. Pour répondre à ses ambitions comme à son business plan, toute entreprise doit acquérir des produits et des services. C’est dès ce niveau qu’une efficacité doit pouvoir s’exprimer pour optimiser la performance de l’entreprise. Cela revêt bien des aspects qu’un service logistique d’approvisionnement doit savoir intégrer :
- connaître le marché de ce que l’on achète : normes, habitudes, niveaux de qualité, etc. ;
- réussir à déterminer la bonne quantité selon un plan des ventes possédant toujours une part d’incertitude ;
- savoir combiner la contradiction du taux de service aux clients (grâce aux stocks) contre les coûts d’entrepôt et de trésorerie que représentent ces mêmes stocks ;
- respecter les délais : la tenue des délais d’approvisionnement est également un aspect primordial pour respecter le plan de production ;
- rester éthique : les approvisionnements doivent également parfois répondre à la charte éthique et sociale du marché et des clients (par exemple, le commerce équitable des grains de café, etc.).
L’approvisionnement est une force logistique de l’entreprise qui doit également considérer un facteur récent et protéiforme : la gestion des emballages durables.
Les emballages durables
Un emballage durable est un emballage avec une durabilité accrue permettant soit une réutilisation soit un recyclage facilité. Sa conception et sa fabrication intègrent au maximum l’utilisation de matériaux recyclables et/ou biodégradables pour un moindre impact environnemental. Toutefois, un emballage durable peut tout aussi bien contenir du plastique, du métal ou bien du verre tant que l’utilisation de tels matériaux répond à un objectif de durabilité et non pas uniquement de coûts.
Un emballage durable est le fruit d’un travail d’analyse de l’inventaire du cycle de vie (LCI) et de l’analyse du cycle de vie (ACV).
Le concept d’emballage durable n’est pas forcément récent.
- L’utilisation du verre pour emballer les liquides date de l’antiquité et, à ce jour, on ignore la durée de dégradation du verre (ce qui le classe parmi les déchets à très longue durée de vie). Aujourd’hui, le verre est recyclé par la filière des déchets. Pour autant, sa durabilité n’est pas toujours exempte d’une forte empreinte carbone puisque son recyclage nécessite une refonte et donc une très grande consommation d’énergie.
- Les caisses en bois réutilisables ont été remplacées par des cartons et des polystyrènes. Le carton se recycle assez facilement tandis que le polystyrène (fortement carboné) reste difficilement transformé en boîtiers électriques, pots de fleurs ou cintres.
On peut se demander pourquoi les sociétés consuméristes ont abandonné un temps le concept d’emballage durable au profit d’emballages (et même de suremballage) souvent polluants et parfois inutiles. L’étude de l’évolution de la chaîne d’approvisionnement apporte une partie de la réponse.
Les emballages au sein de la chaîne d’approvisionnement
Nous allons le voir : la chaîne logistique doit pouvoir intégrer les grandes tendances des marchés. L’approvisionnement est une étape clé pour comprendre cette interaction.
L’époque de la profusion
On estime la fin des « trente glorieuses » au premier choc pétrolier de 1973. Mais la société consumériste avait encore de très beaux jours devant elle. Le développement des grandes surfaces, le nombre croissant de produits en circulation, le progrès technologique et la profusion de l’énergie bon marché ont permis un monde de profusion matérielle jusque dans les années 2000.
Les différentes composantes d’une chaîne logistique (approvisionnement, production, transport, livraison, etc.) jouissaient alors d’une moindre considération pour certains postes (tels que les emballages, le recyclage ou la conservation des ressources), au profit d’une recherche de création de profits qui était l’objectif légitime de toute entreprise. Les entreprises pouvaient très bien mettre en place des politiques axées sur les améliorations écologiques ou la prise de conscience d’un avenir environnemental durable, mais ni le contexte ni les marchés n’y poussaient en ce sens.
Dans un tel cadre donc, l’approvisionnement de chaque entreprise pouvait se résumer (de manière non exhaustive) à une efficacité liée au rapport coûts/gain. Les emballages n’avaient que peu d’importance, car ils ne représentaient qu’une infime fraction du produit finalement commercialisé à une époque où les matières premières pour les concevoir (plastique, carton, mousses, etc.) cotaient très peu. Par ailleurs, la plupart des emballages étaient considérés comme perdus après une seule utilisation.
Les pressions des marchés et des consciences
Les nécessaires prises de conscience environnementales furent alors croissantes au sein des marchés. Des consommateurs jusqu’au législateur, en incorporant l’ensemble des filières conscientes de l’urgence, c’est alors un ensemble de mesures qui ont été actées afin de réduire l’impact de l’économie sur l’environnement. L’écologie et la préservation des ressources sont devenues des constituantes des stratégies des entreprises. L’emballage durable s’est alors imposé et les approvisionnements ont dû s’adapter aux nouvelles exigences de leurs clients :
- achats de matériaux et de matières sourcées, répondant à des normes et exigences. C’est un phénomène récent, puisqu’auparavant, les consommateurs ne jugeaient leurs fournisseurs que sur les produits et services consommés et non sur les méthodes d’approvisionnement de ces fournisseurs ;
- optimisation des emballages durables et recyclables ;
- etc.
L’approvisionnement dynamique sur les emballages durables
L’arrivée des emballages durables est désormais une réalité et ils prendront logiquement de plus en plus d’importance au cœur de la chaîne logistique. Savoir intégrer les emballages durables, c’est réussir le pari de répondre à des marchés de plus en plus contraints par les obligations environnementales :
- vigilance des clients vis-à-vis des engagements pris par leurs fournisseurs ;
- augmentation de la visibilité et traçabilité des produits ;
- mise en place de la nécessaire reverse logistique pour une meilleure performance écologique et un meilleur service client ;
- etc.
Les emballages durables impactent donc sensiblement la conception de l’approvisionnement d’une entreprise, quel que soit son niveau au sein de la Supply Chain. Dans une ouverture des marchés où les acteurs et intermédiaires sont de plus en plus nombreux, l’emballage durable reste un dénominateur commun du producteur au client final en passant par le logisticien, le transporteur, les unités de recyclage, etc.
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