Les EPI participent à la diminution concrète des risques professionnels, et assurent la sécurité de tous les salariés au quotidien. Malgré un taux de fréquence et de gravité des accidents du travail plus élevé que dans la moyenne des autres secteurs d’activité, il existe des outils pour les prévenir efficacement.
Le secteur logistique présente un degré de dangerosité plus important que la moyenne des autres secteurs d’activité en France. En effet, les accidents du travail y sont plus fréquents, et plus graves ! Cette situation se dégrade depuis plusieurs années, suite à l’apparition d’une concurrence intense sur le marché. L’internationalisation des échanges et l’ouverture des places commerciales oblige toutes les firmes à optimiser leur compétitivité. Dans ce contexte, la supply chain est perçue comme un levier de croissance majeur : approvisionnement des rayonnages, stockage, picking, colisage, chargement et l’expédition sont autant d’étapes qu’elle prend en charge. Les risques de manutention manuelle, la manipulation d’engins, la circulation interne et les risques psychosociaux font partie de l’univers quotidien des travailleurs. Heureusement, des outils concrets existent pour limiter ces risques, et améliorer sensiblement la santé des salariés. Les équipements de protection individuelle (EPI) en font partie. Ils sont destinés à protéger chaque travailleur contre plusieurs risques, et leur utilisation ne doit être envisagée qu’en complément d’autres mesures de réduction des risques.
Comment optimiser votre stratégie logistique ?
EPI protection : qu’est-ce que c’est ?
Pour trouver une définition d’un EPI, il suffit de consulter le Code Civil : il s’agit de « dispositifs ou moyens destinés à être portés ou tenus par une personne en vue de la protéger contre un ou plusieurs risques susceptibles de menacer sa santé ou sa sécurité ». Ce ne sont pas des éléments nouveaux dans le monde de la logistique car ils sont déjà largement intégrés dans le quotidien des entreprises et dans la loi.
Chaque équipement est adapté à un profil de risque et à un degré de gravité donné. Le calcul du taux de gravité peut d’ailleurs permettre de réduire les risques dans votre supply chain. Tous les équipements n’ont pas la même fonction, et ne protègent pas systématiquement contre les mêmes périls. Par exemple, les vêtements de protection (contre la chaleur, les produits chimiques, le feu…) ne remplissent pas le même rôle que les bouchons d’oreille.
Quels sont les différents types d’EPI existants ?
Les types d’EPI dépendent directement des types de risques en présence. On recense plusieurs catégories dans le secteur logistique :
- Les risques biologiques (par inhalation de produits toxiques notamment)
- Les risques chimiques (solvants, vapeurs, contact avec la peau, irritations, brulures, etc.)
- Les risques mécaniques (heurts d’un engin de manutention, coupures, écrasement, etc.)
- Les risques électriques (électrocution, etc.)
- Les risques thermiques (contrastes de températures, projections de métal fondu, etc.)
- Les rayonnements ionisants ou non isolants (laser, ultraviolet, infrarouge)
- Les nuisances sonores
De cette classification découlent logiquement plusieurs catégories d’EPI destinés à couvrir chacun de ces risques :
- Pour protéger la tête : les casques de protection, anti-heurts, les casques électriquement isolants, etc.
- Pour protéger les yeux : les lunettes spécialisées, les filtres pour le soudage
- Pour protéger l’ouïe : les serre-têtes (parfois montés sur un casque de protection), les bouchons d’oreilles
- Pour protéger les voies respiratoires : les masques complets, à usage médical, les demi-masques filtrants contre les particules
- Pour protéger le corps : les tabliers, pantalons, vestes de protection contre les coupures, les vêtements de protection contre le risque d’être happé par des pièces en mouvement
- Pour protéger les mains : les gants de protection contre les agressions mécaniques, les risques thermiques, les produits chimiques ou les micro-organismes.
- Pour protéger les pieds : les chaussures de sécurité, de protection, de travail, les chaussures électriquement isolantes
- Pour protéger des chutes en hauteur : les antichutes mobiles, les supports d’assurage flexibles, les harnais antichutes.
Chaque équipement est ensuite classé selon le degré de gravité du risque auquel il est rattaché : faible, intermédiaire, irréversible ou mortel. Tous ne sont donc pas soumis aux mêmes normes, aux mêmes contrôles.
Comment optimiser votre stratégie logistique ?
Comment choisir un EPI adapté ?
Le choix d’un EPI sera guidé par l’analyse du poste de travail. Sa mise à disposition est déterminée par l’employeur, après consultation du CHSCT ou des délégués du personnel. Le service de santé au travail peut aussi le conseiller utilement. L’équipe pluridisciplinaire (médecin du travail, IPRP, infirmière en santé au travail), qui connait les différents risques professionnels, leurs effets sur la santé et les conditions de travail de l’entreprise, peut donner un avis sur le type d’EPI à préconiser.
Les performances des EPI sont connues grâce au dispositif réglementaire imposé au fabricant pour la mise sur le marché. Il doit respecter des règles techniques et des procédures de certification strictes. Dans certaines normes, le résultat des essais donne lieu à l’attribution d’un niveau de performance.
Parfois, le port simultané de plusieurs EPI est indispensable, et l’employeur veillera à ce qu’ils soient compatibles entre eux.
La réflexion relative au choix des EPI associera les travailleurs concernés et tiendra compte des contraintes de l’activité de travail (manutentions répétitives, impératifs de dextérité́…) et d’autres facteurs (confort thermique, aisance dans les mouvements, absence d’irritation de la peau…).
Avant de faire un choix définitif, il est judicieux de retenir plusieurs modèles d’un EPI et de prévoir une période d’essai.
Vous l’aurez compris, les risques sont nombreux dans le secteur logistique… tout comme les outils pour y remédier ! L’objectif est de parvenir à une double efficacité : réduire les perturbations de la supply chain, les retards de livraison, optimiser la satisfaction des clients et la santé des salariés ! Certains risques sont encadrés par la loi, et d’autres doivent désormais faire l’objet d’une véritable politique proactive de la part de l’entreprise, afin de mieux les encadrer.