L’industrie agroalimentaire est un des secteurs les plus soumis aux contraintes réglementaires ainsi qu’à des défis de plus en plus complexes. Et pour cause, de nombreux scandales alimentaires ou cas de fraude ont fait la une des médias : maladie de la vache folle, viande de cheval certifiée viande bovine, germes de blé tueuses, poulet à la dioxine, etc.
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Rajoutons les cycles de vie des produits plus courts, les exigences des consommateurs plus fortes, la multiplication des codes-article, etc., et nous obtenons un bel échantillon des enjeux de la Supply Chain agroalimentaire.
Aujourd’hui, le secteur agroalimentaire n’a donc pas d’autres choix que de s’adapter et d’innover pour survivre. Optimiser la Supply Chain et la traçabilité grâce à la blockchain est une des solutions innovantes désormais à l’ordre du jour. Découvrons les intérêts de la blockchain dans la Supply Chain agroalimentaire.
La logistique alimentaire, un mode de fonctionnement complexe
Faisons tout d’abord un point sur les caractéristiques de la Supply Chain agroalimentaire pour bien mesurer l’ampleur des enjeux qui la concerne.
Il s’agit d’une chaîne logistique étendue et comportant de nombreux acteurs puisqu’elle intègre toutes les opérations de l’approvisionnement (fermes agricoles, élevage, pêche, etc.) jusqu’à la distribution finale (clients ou points de vente). En outre, elle concerne également le circuit logistique interne des entreprises de transformation des matières premières en produits finis.
Il va sans dire qu’une telle gestion de flux de produits et d’informations ne favorise pas la transparence et la traçabilité alimentaire, notamment dans un marché désormais mondial. Rappelons-nous les derniers cas médiatisés de fraude alimentaire, comme celui des lasagnes à la viande de cheval certifiées 100 % pur bœuf.
De plus, la Supply Chain agroalimentaire se doit d’assurer une garantie portant sur la qualité des produits, et ce durant toutes les étapes de la chaîne logistique. La majorité des denrées alimentaires étant soumise à des dates limites de consommation (DLC) plus ou moins courtes, aucun retard dans la logistique alimentaire n’est permis. Il convient également d’ajouter les contraintes et les moyens spécifiques de conservation et d’acheminement des produits, comme le respect de la chaîne du froid.
L’utilisation de la blockchain dans la Supply Chain agroalimentaire
Technologie informatique innovante, la blockchain est une solution de stockage et d’échange des flux d’informations hautement sécurisée, puisqu’elle est infalsifiable. Il faut savoir qu’à son origine, en 2008, cet outil numérique a été créé pour répondre aux besoins de la cryptomonnaie (monnaie virtuelle, comme le Bitcoin).
Fonctionnant sur un principe de blocs d’informations interconnectés et cryptés, la blockchain permet à tous les acteurs de la Supply Chain d’accéder à l’intégralité des processus mis en œuvre. Outre un intérêt évident en matière de transparence et de traçabilité, le blockchain contribue à renforcer la qualité des produits issus de l’industrie agroalimentaire.
Une gestion des stocks en entrepôt améliorée grâce à la blockchain
Toute denrée alimentaire transite dans un entrepôt agroalimentaire pour son stockage avant transformation, puis son entreposage avant distribution en points de vente. Pour cela, les entrepôts sont soumis à des contraintes de gestion spécifiques liées à la nature périssable des produits et des délais de vente de plus en plus courts.
Ajoutons à cela que les consommateurs attendent toujours plus de choix dans les produits : saveurs différentes, plusieurs tailles de conditionnement, matériaux écologiques ou produits bio, etc. Ainsi, le nombre de références ne cesse de croitre, ce qui complique d’autant plus le stockage des produits finis.
La gestion des stocks en entrepôt ne concerne pas ce seul maillon de la chaîne logistique, mais l’ensemble de la Supply Chain, par exemple :
- une rupture de stock en matières premières peut provoquer l’arrêt de la chaîne de production et donc la distribution ;
- un temps de stockage en entrepôt trop long réduit d’autant la durée de mise en vente des produits et leur temps de conservation par les consommateurs ;
- un surstockage ou de mauvaises conditions de stockage impactent la qualité des produits (manque de fraîcheur, produits périmés prématurément, rupture de la chaîne du froid, emballage endommagé, etc.) ;
- etc.
Retard de distribution, coûts plus élevés, gaspillage alimentaire, manque de qualité des produits, insatisfaction des clients (enseignes ou consommateurs) sont autant de répercussions possibles.
Grâce à l’automatisation des tâches et la plus grande fluidité des transferts d’informations, la blockchain permet de réduire les délais et le nombre de formalités à accomplir. En outre, elle facilite la gestion des références multiples en entrepôt. Il est en effet possible de scanner les codes-article (SKUs) ou un QR-code pour intégrer rapidement le stock à la blockchain. Enfin, elle permet une intégration automatique grâce à des capteurs et des sondes connectés mesurant des caractéristiques précises, comme le poids, la température, le niveau de stock, l’emplacement, etc. Ainsi, la planification des différentes opérations logistiques, le contrôle et la bonne conservation des stocks s’en trouvent améliorer.
Une traçabilité des produits et une transparence totale grâce à la blockchain
Enjeu alimentaire d’une part et condition sine qua non pour renforcer la confiance des consommateurs, la blockchain représente une sécurité supplémentaire contre la fraude ou les erreurs. En effet, cette technologie est infalsifiable et hautement sécurisée. Les données transmises et stockées sont cryptées et enregistrées dans des blocs enchaînés eux-mêmes encryptés.
Seuls les acteurs de la Supply Chain disposant des clés de décryptage peuvent consulter les données de la blockchain. En outre, ils ne peuvent transmettre ou modifier que les informations qui les concernent. Cette technologie repose sur un système de gestion externalisée puisque les données de la blockchain sont copiées et hébergées sur les serveurs de chaque acteur.
Ainsi, lorsqu’un acteur modifie une information sur son serveur, il la modifie également sur tous les autres serveurs. Le niveau de sécurité de la blockchain permet donc de garantir une traçabilité inaliénable, et ce tout au long de la chaîne logistique.
En outre, chaque acteur de la chaîne alimentaire a une vue sur l’intégralité des processus, ce qui facilite la collaboration entre tous les acteurs. Cette transparence a pour avantage de faciliter les transferts des flux d’informations et d’automatiser les procédures entre partenaires, grâce au flux EDI notamment.
Elle contribue également à la sécurité des produits dans la mesure où tous les acteurs sont en possession des instructions de stockage et de manutention de chaque ingrédient ou produit alimentaire fini. En levant l’opacité des multiples processus de la Supply Chain et en centralisant les données, la blockchain vise ainsi à réduire les délais en cas de rappel ou de problème sur un produit.
Certaines grandes marques ont fait le choix de rendre cette traçabilité accessible à tout consommateur qui souhaite en savoir plus sur les produits consommés, comme :
- la marque LU, qui a lancé la première blockchain sur un biscuit ;
- l’enseigne Danone, qui souhaite rassurer les consommateurs sur la fabrication du lait infantile ;
- l’entreprise Labeyrie, qui rend accessible la traçabilité pour deux de ses références de saumon fumé de Norvège.
La blockchain est une technologie permettant de résoudre d’importants défis en matière de sécurité alimentaire. De nombreuses entreprises de l’agroalimentaire mettent progressivement en place des solutions à destination des consommateurs. Nul doute que la blockchain a de beaux jours devant elle et qu’elle devrait prendre une place de plus en plus importante dans le secteur de la logistique.
Le gouvernement et la Direction générale des entreprises ont affirmé vouloir faire de la France la nation de la blockchain lors de la Paris Blockchain Conférence de 2019. Pour cela, l’État indiquait sa volonté d’investir 4,5 milliards d’euros sur 5 ans pour le financement d’une stratégie nationale portant sur l’innovation, le plan Deep Tech, dont fait partie intégrante la blockchain.
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