Avec la menace du réchauffement climatique, la baisse des émissions de carbone est devenue une priorité dans de nombreux secteurs. Le transport maritime n’y fait pas exception en représentant 3% des émissions mondiales de gaz à effet de serre.

À travers sa politique écologique, la France a instauré une stratégie bas-carbone. Elle prévoit une diminution de moitié des émissions d’ici 2050. L’objectif pour le transport maritime est une réduction de 40 % de l’intensité carbone des navires d’ici 2030. Elle s’appuie sur des investissements et une collaboration avec les acteurs du secteur pour y parvenir.  

 

Les nouvelles technologies de carburants

 

Pour mener à bien les objectifs de décarbonation, le transport maritime mise sur des solutions innovantes. La transition vers des carburants alternatifs est un moyen efficace pour la filière. Le rôle de ses combustibles est de produire de l’électricité et une propulsion, tout en maintenant la vitesse des échanges. Divers carburants écoresponsables se développent dans l’optique de devenir les nouveaux standards pour ce type de transport :

  • Les gaz légers sont nombreux. On retrouve le GNL et bio-GNL, des gaz naturels synthétiques et renouvelables, anis que l’hydrogène.
  • Il existe également des biocarburants de synthèse biosourcés liquides ou gazeux comme le bio diésel et bio H2. 
  • Les alcools offrent une solution alternative comme le méthanol, l’éthanol ou l’ammoniac.

 

Le GNL :

Le gaz naturel liquéfié émet 20 % de CO2 en moins que le fioul traditionnel. Il s’agit néanmoins d’un combustible fossile et un puissant gaz à effet de serre.

Le méthanol et l’ammoniac :

Très prometteur, le méthanol vert est issu de la biomasse ou du captage de CO2. De son côté, l’ammoniac liquide offre des propriétés de stockage et d’usage compétitives. Si un aménagement des navires est nécessaire, ils conviennent parfaitement au transport maritime à courte distance.

Le fioul à basse teneur en soufre :

Avec moins de 1% de soufre, cette solution réduit les émissions de SOx (oxyde de soufre) à la combustion. Il en est de même pour les dépôts de particules de suie. Sa combustion efficace et propre offre un rendement élevé. Il émet néanmoins du CO2 et de l’oxyde d’azote.

L’hydrogène décarboné :

Généré par électrolyse de l’eau, ce gaz utilise des sources d’énergie renouvelable. Il ne rejette pas de particules, soufre ou oxyde d’azote. Il bénéficie ainsi du soutien des pouvoirs publics. La France a investi 7 milliards d’euros dans son Plan hydrogène. L’objectif est de :

  • Décarboner l’industrie en faisant émerger une filière française de l’électrolyse ;
  • Développer une mobilité lourde à l’hydrogène décarboné ;
  • Soutenir la recherche, l’innovation et le développement des compétences afin de favoriser les usages de demain.

 

Vers une empreinte carbone réduite des navires

 

En parallèle d’un carburant plus vert, les bateaux doivent améliorer leur efficacité énergétique. Il s’agit d’une réelle nécessité pour atténuer les émissions de carbone du transport maritime. Les acteurs du secteur ont donc adopté différentes solutions pour optimiser la consommation d’énergie. 

 

  • L’optimisation des routes maritimes tient une place centrale pour privilégier des itinéraires plus courts. Cela permet également d’éviter de mauvaises conditions météorologiques. Il en découle une importante diminution de la consommation de carburants. Pour les épauler dans cette tâche, les professionnels du transport maritime s’appuient sur des systèmes de gestion de flotte numériques​.
  • Une réduction de 10 % de la vitesse des bateaux se révèle efficace. Elle contribue à faire des économies avec une baisse de 20 à 30 % de la consommation de carburants. Les armateurs privilégient de plus en plus cette option pour limiter les émissions de gaz à effet de serre. 
  • De nouvelles technologies de propulsion alternatives ont vu le jour pour limiter la dépendance aux énergies fossiles. Parmi les systèmes de propulsion hybride, on retrouve les voiles rigides et les cerfs-volants géants. Leur rôle est de capter l’énergie du vent pour propulser les navires et réduire le recours à du carburant. 
  • La mise en place d’infrastructures adaptées dans les ports est devenue essentielle. Elles facilitent la transition vers les carburants alternatifs en permettant leur recharge et leur soutage. 

 

L’impact des réglementations environnementales

 

les réglementations environnementales impactent la décarbonation du transport maritime. Elles visent une baisse de 40 % de l’intensité de carbone des navires d’ici 2030. Ainsi, les bateaux de fret doivent dorénavant disposer d’un limiteur de puissance. Un classement va être instauré en fonction de leur intensité carbone réellEn accord avec l’OMI,e. Ces mesures vont pouvoir encourager l’amélioration de la consommation d’énergie du secteur. 

Le slow streaming va permettre une baisse des émissions via la diminution de la vitesse commerciale. Le consommateur verra alors irrémédiablement le délai des transactions s’allonger.

La loi climat et résilience du gouvernement français a prévu une feuille de route pour la filière maritime. Elle inclut des scénarios avec différents leviers de la décarbonation. Les armateurs et zones portuaires vont devoir investir en conséquence pour moderniser la flotte comme les infrastructures.

La décarbonation des échanges maritimes va engendrer de nombreuses transformations sur les volumes et la structure des échanges. L’arrivée des nouveaux carburants neutres en carbone va entrainer des conséquences économiques à court et moyen terme. En attendant un retour sur investissement, le coût des bateaux et de leur exploitation va augmenter. Heureusement, une baisse du prix des carburants neutres en carbone est prévue au fil du temps.

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Les stratégies pour la décarbonation du transport maritime au niveau international

 

Une collaboration à grande échelle est impérative pour remplir les objectifs de décarbonation dans le transport maritime. Les normes fixées par l’OMI y jouent un rôle crucial en fixant un cadre et une direction. Il en découle des transformations majeures au niveau des infrastructures portuaires. Dans cette optique, la stratégie France Mer 2030 souhaite faire du pays un leader dans la décarbonation maritime.

Les gouvernements du monde entier investissent dans la création de biocarburants et biogaz. Afin d’encourager l’adoption des nouveaux carburants, le cadre réglementaire risque d’être bouleversé dans le secteur. Il convient alors de mettre en place des politiques publiques incitatives et non punitives. 

 

À l’horizon 2050, les échanges de marchandises par voie maritime devraient doubler à travers le monde. Pour éviter une hausse considérable des émissions de carbone, il est urgent d’apporter des solutions de décarbonation concrètes. 

Les entreprises et organisations œuvrent de concert pour favoriser une évolution rapide des progrès dans le transport maritime. En plus de cet effort commun, de nouvelles mesures devraient prochainement encadrer la consommation énergétique.