Le secteur agroalimentaire est particulièrement réglementé, car il a dû faire face ces dernières années à de nombreuses crises : grippe aviaire, vache folle, listériose, etc. Les consommateurs se sont énormément sensibilisés sur l’origine et la conservation des marchandises qu’ils achètent. Partant de ce constat, la logistique agroalimentaire a dû faire preuve de réactivité, de transparence et de précision. Plusieurs avancées ont bouleversé le paysage de ce secteur, telles que l’évolution de la réglementation internationale, l’apparition des labels ou encore les innovations technologiques. Quelles sont donc aujourd’hui les spécificités de la logistique agroalimentaire ? Quels en sont les enjeux et les éléments indispensables à mettre en place ? Toutes les réponses ici.
Quelles sont les caractéristiques de la logistique agroalimentaire ?
La logistique agroalimentaire prend en compte l’extraction des matières premières, mais aussi leur transformation et leur conservation.
Les différents segments de la logistique agroalimentaire
Il existe 3 segments de la logistique agroalimentaire :
- tout d’abord, on extrait, achète et achemine les matières premières en direction des centres, pour les transformer dans le cadre de l’approvisionnement ;
- ensuite, à l’aide de la logistique interne, les matières premières sont converties par différentes industries qui possèdent les connaissances nécessaires pour que cela devienne des marchandises comestibles ayant la capacité d’être conservées ;
- enfin, au bout de cette chaîne logistique agroalimentaire se trouvent les différentes activités de distribution.
La nature des produits
L’agroalimentaire implique des produits périssables, ce qui veut dire que la durée de leur conservation est limitée. Durant tout le temps que durera la chaîne logistique, des moyens particuliers vont être appliqués : conteneurs et entrepôts possédant une température contrôlée, endroits de stockage méticuleusement contrôlés, équipements particuliers pour le personnel, emploi de procédé de gestion particulier, ou technologies avancées qui vont permettre de répondre aux exigences qu’impliquent les dates limites de conservation.
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Les contrôles obligatoires
La logistique agroalimentaire est importante, car les risques sanitaires peuvent être très élevés. C’est pour cette raison que de nombreux points de contrôle sont mis en place tout au long de cette chaîne logistique. L’objectif est d’être absolument sûr que les phases de transport et de stockage sont effectuées en respectant les conditions de température, que la qualité des marchandises se maintient à un niveau correct et que toutes les normes correspondant à la manipulation des marchandises sont strictement respectées (qualité sanitaire, étiquetage, méthode de transformation, valeur nutritionnelle, marquage, etc.).
Les enjeux d’une logistique agroalimentaire
Les lieux où l’on produit les matières premières sont très souvent éloignés des lieux de consommation, et ce, pour différentes raisons. Produire des denrées agricoles peut dépendre de la qualité du sol, des eaux ou encore du climat. Cela peut se traduire par le fait que certaines marchandises ne pourront être produites que dans des zones géographiques spécifiques.
Les industries maîtrisant le savoir-faire nécessaire pour la transformation (respecter et maîtriser les normes de qualité) peuvent être parfois localisées :
- directement à l’endroit où se trouvent les matières premières ;
- à proximité de là où se trouvent les consommateurs ;
- dans un lieu intermédiaire.
Quoi qu’il en soit, la logistique agroalimentaire doit être en mesure de gérer les flux physiques des marchandises en amont (l’approvisionnement), avec l’aide des industries (la transformation), et en aval (la distribution).
Les éléments indispensables de la logistique agroalimentaire
Gérer des denrées alimentaires périssables peut se révéler complexe. Les entreprises se doivent donc de mettre en place des processus adaptés et sûrs pour les consommateurs.
Prévoir la capacité de stockage
Nous l’avons déjà évoqué : les consommateurs se révèlent de plus en plus soucieux de leurs achats alimentaires. Ils souhaitent avoir du choix dans les marchandises, voir un soin particulier apporté à l’emballage ou encore s’assurer que les saveurs disponibles sont saines. Pour répondre à ce nouveau cahier des charges, les industries du secteur agroalimentaire ont appris à développer et diversifier leurs offres. Et tout cela a forcément un impact sur les entrepôts : leurs capacités de stockage doivent s’adapter.
Avec la forte hausse du nombre de codes articles, l’industrie agroalimentaire se doit de mettre en place une logistique efficace. Pour ce faire, il est recommandé d’utiliser un système automatisé de stockage et de récupération (ASRS), dont l’objectif est de favoriser la capacité de stockage détenu, tout en améliorant la chaîne d’approvisionnement. Généralement, les ASRS fonctionnent avec le système de gestion d’entrepôt (WMS). Ce processus assure la sécurité alimentaire des marchandises, tout en respectant l’ensemble des réglementations de stockage.
Contrôler les stocks
La logistique agroalimentaire repose également sur le fait de contrôler les stocks. Les entrepôts dans lesquels les produits périssables circulent doivent pouvoir gérer le stockage et le transport avec beaucoup d’attention. Ces marchandises étant fragiles, il est important de les gérer avec efficacité dans l’entrepôt.
Ces derniers sont la plupart du temps équipés d’un logiciel performant ayant la capacité de surveiller les stocks en temps réel. Les variations peuvent être enregistrées, ce qui donne l’opportunité d’anticiper tous les besoins, le tout en améliorant les flux d’entrées et de sorties des marchandises. C’est aussi la meilleure manière de planifier l’approvisionnement.
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Améliorer la traçabilité des marchandises alimentaires
Tracer les marchandises alimentaires constitue le défi principal de cette logistique. Effectivement, la sécurité alimentaire reste au centre des préoccupations des acheteurs. Il est donc important d’être en mesure de retracer le chemin parcouru par n’importe quelle denrée, et ce, sur l’ensemble de la chaîne de production et de distribution : de l’origine du produit jusqu’aux rayons d’un magasin. On appelle cela la traçabilité « de la fourche à la fourchette ».
Pour guider la gestion des entrepôts, il est possible de mettre en place la méthode First in First out (FIFO), ce qui pourrait se traduire par : premier entré, premier sorti. En bref, les marchandises entreposées en premier sont aussi celles qui sortiront en priorité du stock. Les entrepôts possédant une température dirigée vont être privilégiés pour le stockage, la préparation et l’expédition des produits ayant besoin d’être conservés à une certaine température. On distingue 4 paliers :
- la température ambiante, entre 15 et 30 °C ;
- le froid positif, entre 10 et 15 °C ;
- le froid réfrigéré, entre 0 et 10 °C ;
- le congelé, entre -30 et 0 °C.
En Europe, la traçabilité des denrées alimentaires est surveillée par l’Autorité européenne de Sécurité des Aliments (EFSA). Cet organisme veille à ce que les règles soient appliquées. Concernant la filière de la viande, la traçabilité est imposée par la loi, de la naissance de l’animal jusqu’à sa consommation. Pour toutes les autres filières, la traçabilité est déterminée selon le souhait des entreprises.
Assurer la qualité et l’intégrité des marchandises
La Direction générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des Fraudes (DGCCRF) régule la sécurité de la chaîne alimentaire, ainsi que la qualité des produits d’origine animale. Les entreprises du secteur alimentaire prêtent une attention toute particulière à leur procédure logistique. Les marchandises présentes sur le marché ne doivent en aucun cas nuire à la santé des populations. Les industries dépendant du secteur agroalimentaire restent juridiquement responsables de l’ensemble des produits qu’elles fabriquent. C’est donc à elles que revient la responsabilité de disposer des moyens nécessaires pour garantir la sécurité, la qualité, l’intégrité et l’hygiène des aliments.
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