L’optimisation logistique touche à de nombreux domaines dans toute entreprise. Des achats jusqu’à la distribution en passant par la production et la gestion des stocks, ce sont autant de services qui sont directement liés à la performance logistique globale de l’entreprise. Cet ensemble est comme une chaîne dont le niveau de performance générale est déterminé par le maillon le plus faible.
Après avoir relaté un bref état des lieux et une petite analyse du transport, nous allons mieux définir sa place au sein d’une organisation logistique pour mieux comprendre les enjeux qu’il incarne. Puis nous étudierons les différents outils à disposition des entreprises pour maîtriser et optimiser les coûts liés au transport. Enfin, nous verrons les limites de cette optimisation.
Le transport, un centre de perte
Toute entreprise réagit en termes de bénéfices. Elle est donc un centre de profits à but lucratif et oriente ses activités en fonction de son business plan. Elle peut vendre des produits ou des services à ses clients et tend à suivre un cycle de croissance. Cependant, comme tout processus, celui de production ou de commercialisation engendre des coûts logistiques tout au long de la Supply Chain :
- achat et approvisionnement ;
- production et stockage en entrepôt ;
- préparation de marchandises et expédition ;
- etc.
Ces activités deviennent donc des centres de perte. Elles chargent l’entreprise qui les considère légitimement plus comme un «mal nécessaire» que comme une source de valeur ajoutée.
Pour toute entreprise donc, le transport est un service nécessaire, mais les coûts qu’il engendre peuvent être conséquents. Il est donc impératif de savoir les optimiser pour que la rentabilité reste de mise. On estime que les coûts de transport représentent un taux situé entre 7 % et 15 % du coût des produits livrés.
Il faut bien réaliser que les flux de transport tout au long d’une Supply Chain nécessitent des charges fixes (chauffeurs, véhicules, assurances) et variables (entretien, carburant), qui impactent lourdement la rentabilité de l’ensemble.
Optimiser le transport, une exigence aux multiples solutions
Les entreprises ont plusieurs possibilités pour augmenter la performance de leur gestion du transport. Leur stratégie doit tenir compte des forces et faiblesses de leur environnement pour réussir à optimiser leur chaîne logistique en performant sur les transports.
La proximité géographique
Qui dit éloignement dit transport. Créer une activité géographiquement proche de ses fournisseurs et de ses clients permet la réduction des déplacements de marchandises et donc l’optimisation de la logistique en réduisant les coûts de transport. C’est le principe du «circuit court», qui favorise la livraison des produits au client en parcourant le moins de distance possible.
De par la mondialisation des échanges et les exigences croissantes des clients, il est peu aisé de réussir un tel pari. Mais cela tient parfois plus de la nature de l’activité (vente de fruits et légumes de producteurs proches, fabrication de produits en bois aux essences locales, etc.) que de l’échelle de la Supply Chain.
Les solutions informatiques dédiées
Le transport a évolué comme tous métiers soumis à l’informatisation croissante depuis 40 ans et les technologies de l’information ont permis une optimisation du transport grâce au traitement des données. Il existe aujourd’hui de nombreux logiciels spécialement conçus pour les réseaux de transport (TMS). Un tel logiciel peut par exemple :
- optimiser les tournées en affectant les commandes aux différents véhicules de manière automatique ;
- fournir une traçabilité précise et immédiate des flux de marchandises ;
- intégrer les données RSE et nationales liées aux contraintes à prendre en compte pour assurer la conformité des multiples lois et réglementations ;
- etc.
Entre les données de géolocalisation, les combinaisons de chargement possibles, les priorisations commerciales, etc., un logiciel TMS permet le contrôle des coûts de transport et concourt à l’amélioration de la qualité de la chaîne logistique.
Investissement matériel et humain
Posséder un service de transport efficace, c’est savoir investir des fonds et du temps en escomptant un retour. Or, pour transporter, il faut du matériel (véhicules légers ou poids lourds, chariots élévateurs ou tire-palettes, réfrigérateurs autonomes, etc.) et du personnel compétent (chauffeurs aguerris, exploitants transport, personnel de quai, etc.). Cela représente un coût non négligeable et il ne faut pas avoir peur d’investir au long terme.
Il peut paraître compliqué de consacrer un budget conséquent pour un centre de perte, mais il faut être conscient qu’avoir un parc matériel récent et entretenu, ainsi que du personnel formé, sera toujours plus profitable (que ce soit en qualité de service comme en terme d’économies) à long terme. Un poids lourd (semi et remorque) peut avoisiner les 120 000 euros et un chauffeur routier doit valider ses qualifications tous les 5 ans (FIMO + FCO). Ce sont donc de lourdes contraintes budgétaires et de gestion qu’il faut savoir intégrer pour réussir le pari d’un transport optimisé.
L’externalisation réussie du transport
Comme nous l’avons vu précédemment, le transport est un métier à part entière, et plus l’échelle considérée est importante, plus les coûts qu’il représente peuvent réellement impacter une chaîne logistique (Supply Chain) à grand niveau.
Alors, il est parfois opportun de savoir étudier les opportunités offertes par l’externalisation d’un savoir-faire qui fait défaut à une entreprise (tant qu’il n’est pas partie intégrante du business plan). Ainsi, de la même manière que l’on fait appel à un avocat ou à un médecin, car on ne s’improvise ni l’un ni l’autre, il peut être envisagé de confier son transport à un spécialiste. Il saura maîtriser les coûts et pourra accompagner l’entreprise dans la consolidation de ses marchés comme dans ses évolutions.
L’optimisation possède des limites
Il faut ainsi comprendre qu’optimiser son transport est une démarche nécessaire pour qui veut une logistique performante. Toutefois, il faut également intégrer que tout transport représente un coût et que des limites à l’optimisation existent.
Ainsi, optimiser, c’est investir. Donc, pour économiser de l’argent, il faut savoir en dépenser, soit investir sur du matériel, un logiciel, du personnel formé, etc. La première limite est donc financière. Si l’entreprise n’a pas de budget à allouer, il y aura peu d’optimisation en perspective.
En outre, tout comme la qualité et la satisfaction client, le ratio d’optimisation du transport correspond à une fonction exponentielle. Cela signifie que si une entreprise est à 95 % d’optimisation du transport, c’est bien, mais si elle souhaite faire mieux et gagner les 5 % restants, alors le budget et les efforts à y consacrer seront colossaux et pas nécessairement proportionnels. Il faut donc pouvoir viser les 100 %, mais savoir ne pas franchir la barre de la démesure.
Le transport reste donc une donnée subsidiaire à la chaîne logistique. Il faut alors s’assurer de ne pas optimiser le transport si, dans le reste de la chaîne, un autre maillon faible impacte l’ensemble et grève le résultat escompté.