Les solutions et technologies de l’information au service de la Supply Chain n’ont fait que contribuer à l’amélioration des flux au sein de l’ensemble des chaînes logistiques. Les outils digitaux au service de l’automatisation du plan de transport ont été parmi les premiers systèmes à contribuer à cette révolution de l’automatisation. Les entreprises en logistique ont vite compris la formidable efficacité liée à toute automatisation au sein des processus constitutifs de la chaîne logistique.
Après avoir rappelé les services apportés au secteur de la logistique par l’automatisation, nous pourrons nous intéresser à son rôle au sein des entrepôts et des services liés. Ainsi, nous définirons ensemble ce que doivent être les entrepôts et ce que l’automatisation peut leur apporter.
L’histoire de l’automatisation de la Supply Chain
La chaîne logistique (Supply Chain) englobe les mouvements physiques et informatifs nécessaires à toute transaction entre agents économiques :
- achat et approvisionnement ;
- gestion de la production de produits ou de services ;
- transport des produits vers d’autres unités d’industrie ou vers les clients ;
- entreposage des stocks de marchandises en attente de préparation ou de livraison ;
- transport et distribution aux clients finaux ;
- gestion des retours et SAV grâce à une reverse logistique ;
- gestion des flux d’informations (commandes, factures, bons de livraison, identification des marchandises, système de suivi et traçabilité, etc.).
À chaque étape du grand cycle logistique, les entreprises ont sans cesse cherché à optimiser leurs compétences et accroître leur potentiel auprès de leurs partenaires. Le monde de l’entreprise exhorte à savoir rationaliser les flux et contrôler les coûts tout en maintenant une satisfaction client au centre de ses préoccupations. C’est donc cet objectif qui a permis la mise en œuvre des premières automatisations logistiques :
- mécanisation des tâches répétitives et du travail pénible au sein de l’industrie automobile (Fordisme) ;
- accroissement de la sécurité des agents en mécanisant les opérations dangereuses (forage et extraction des matières premières) ;
- apport de la technologie de géolocalisation (GPS) dans l’élaboration des plans de transport ;
- etc.
Cette histoire de l’automatisation a toujours poussé les entreprises à améliorer leur logistique pour conserver leur place sur des marchés toujours plus exigeants. Le présent et l’avenir incluent désormais les lourdes responsabilités environnementales des entreprises à leur niveau local et/ou international. L’automatisation va pouvoir contribuer à relever de tels défis.
Le maillon des entrepôts au sein de la chaîne logistique
Les entrepôts jouent un rôle primordial sur l’ensemble de la Supply Chain :
- gestion des surplus de production lorsque l’industrie répondait à une logique de flux poussés (comme l’industrie automobile dans les années 70/80) ;
- mise en préparation des commandes multiparcellaires pour des commandes clients se déclinant en dessous de l’unité de palettisation (produits au détail, picking agroalimentaire, etc.) ;
- opérations de packaging et d’emballage selon les business plans associés aux marchandises (opérations de packaging à thème Noël ou Pâques pour les chocolats, par exemple) ;
- optimisation du transport à tous les niveaux de la chaîne logistique (cross-docking, etc.) ;
- entrepôts intégrés au processus de production (entreposage de produits semi-finis avant nouvelle action, affinage pour les produits fromagers, bonification des vins et spiritueux, etc.) ;
- point de centralisation et de traitement des flux retours (service après-vente, invendu, solution de recyclage, nouveau cycle de vie des objets, etc.).
Les entrepôts ne doivent pas être confondus avec les stocks. Ces derniers ne sont pas nécessairement indispensables à un processus logistique performant, tandis que les entrepôts apportent une réelle plus-value à l’activité de toute entreprise. C’est d’ailleurs au travers du prisme de la rentabilité et de l’efficacité que doit être imaginé un entrepôt logistique. Il est un maillon souvent indispensable à l’ensemble de toute chaîne logistique qui se veut performante.
L’automatisation au service de la performance des entrepôts
Comme dit précédemment, un entrepôt est un outil au service de la logistique des entreprises. Parfois indispensable ou facilitant simplement un ou plusieurs processus, il doit cependant toujours être rentable pour ne pas pénaliser l’efficacité de la Supply Chain. Un entrepôt est donc soumis aux données économiques classiques de tout investissement professionnel. Il doit être créateur de profits, mais il centralise aussi des coûts :
- investissement de départ dans le foncier et le bâtiment ;
- rémunération de personnel ;
- investissements dans les installations techniques ;
- charges de maintenance du bâtiment et des installations ;
- contrôles sécuritaires, charges d’assurance ;
- etc.
Les entrepôts sont donc des centres de charge qu’il faut impérativement soumettre à une comptabilité précise et sérieuse. Comme toute entreprise, ils sont soumis à un devoir de rentabilité pour justifier de leur exploitation.
L’automatisation complète des entrepôts
Lorsque l’on évoque l’automatisation des entrepôts, on s’imagine rapidement un entrepôt automatique de type « dark warehouse » pouvant s’affranchir de lumière tant l’automatisation y est performante et complète. Si bien qu’aucun opérateur humain n’y est nécessaire.
Une telle technologie (initialement réservée au stockage de produits issus de secteurs à forte valeur ajoutée telle l’industrie de la parfumerie, impose un investissement conséquent amorti sur plusieurs années au minimum. Une telle automatisation permet de laisser les machines effectuer le stockage, la préparation des commandes, même en mode « picking », la palettisation, la mise en expédition et parfois même le chargement des marchandises.
Un tel outil est très performant. Les risques d’erreur de préparation sont quasi nuls, la gestion des stocks est précise et instantanée, l’espace est optimisé et les plages d’utilisation sont juste minorées des périodes de maintenance.
Cependant, tout changement de conditionnement des produits ou toute erreur dans l’intégration des données de stockage peuvent s’avérer contre-productifs à grande échelle. Le personnel de maintenance doit être qualifié et performant, car le moindre arrêt d’un tel entrepôt génère des pertes économiques très conséquentes. Une simple coupure d’électricité sur une ou deux journées peut s’avérer catastrophique.
L’automatisation partielle des entrepôts
Sans aller jusqu’à l’automatisation complète, il existe de nombreuses étapes intermédiaires pour augmenter l’efficacité des entrepôts. La mise en place d’outils automatiques pilotés par un opérateur distant (ou non) peut permettre d’accroître significativement les performances. Par exemple, remplacer des circuits de déplacements d’engins de manutention de type transpalette par un ou plusieurs convoyeurs automatiques à reconnaissance par code-barre peut se faire assez aisément :
- pas de transformation profonde du bâtiment ;
- les seules opérations de lecture de code-barre et de routage des colis sur un convoyeur sont très bien maîtrisées par les technologies actuelles ;
- conservation d’un personnel humain pour superviser (qui permet également de parer aux incidents possibles) ;
- capacités accrues pour s’adapter aux différents changements de conditionnement, etc. ;
- investissement raisonnable comparé à une automatisation complète ;
- etc.
Pour conclure, l’automatisation des entrepôts a énormément contribué à la logistique globale des entreprises. Mais toute automatisation nécessite un investissement qui doit être pondéré en fonction du gain espéré et des opportunités offertes par le marché. Chaque secteur réagira différemment aux automatisations possibles des entrepôts concernés.
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