Les transporteurs et leur impact sur l’environnement

Les enjeux du transporteur de marchandises ou de voyageurs se déclinent au pluriel. De la recherche de profits (comme toute entreprise) à la préservation environnementale en passant par la sécurité de l’activité et de sa pérennité, chaque entreprise de transport ou de logistique possède un cycle de vie sous pression constante. Comme toute activité à ce jour, la liste des menaces sur ce secteur du transport est longue et l’effet s’en ressent à plusieurs niveaux (recherches d’économies, besoin d’innovation, adaptation aux législations de plus en plus contraignantes, etc.).

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Le transport se distingue de nombreuses autres activités de par sa nature de prestation de service. En effet, dans le transport, aucune création de marchandises ou de production industrielle. Le transport consiste juste à acheminer un bien ou un voyageur d’un point de départ à un point d’arrivée à une date et une heure convenue pour un montant prédéterminé, le tout en respectant l’ensemble des obligations légales.

Mais le transport est un service souvent issu de l’énergie fossile et rejetant des déchets sous forme d’émissions de gaz à effet de serre (GES). En France par exemple, 31 % des rejets de GES sont dus aux transports (tous véhicules confondus).

Nous allons donc pouvoir établir ensemble un état des lieux de cet impact du transport sur l’environnement. Nous pourrons ensuite étudier les pistes d’amélioration possibles à l’échelon national ou international. Nous verrons que les transporteurs ne sont pas en manque d’idées non plus pour contribuer à la préservation de l’environnement.

Les enjeux environnementaux des transporteurs-1

La pollution de l’environnement par les transports : de quoi parle-t-on ?

La pollution du transport est large au sens environnemental (réchauffement climatique, raréfaction des eaux souterraines, effondrement de la biodiversité, etc.). Il est admis par la communauté scientifique que toutes ces catastrophes sont intimement liées et interdépendantes.

En outre, il a été prouvé que la maîtrise de la hausse de température moyenne dans l’atmosphère était l’une des clés pour permettre de ralentir le cercle vicieux amorcé. Cette hausse peut être maîtrisée si l’on maîtrise les rejets de gaz à effet de serre (GES) dans l’atmosphère. Or le secteur du transport est un puissant générateur de gaz à effet de serre puisqu’il consomme énormément d’énergies à base de carbone (carburant d’origine fossile).

En France, la part du transport routier de marchandises en poids lourds représente 22 % des rejets de GES du secteur du transport. Les véhicules utilitaires produisent 19 % de ces GES et les voitures particulières des Français produisent 51 %. Le transport aérien reste le plus gros consommateur d’énergie par personne et par déplacement. Par exemple, un vol Paris – New York, c’est environ 300 à 400 litres de consommation de pétrole par voyageur (soit une très grande baignoire). Les transports maritimes, fluviaux et ferroviaires sont plus économes à la « tonne-kilomètre » transportée. Mais ils induisent souvent autant de tonnes transportées en amont et en aval par le transport routier de marchandises (pour acheminer et distribuer les marchandises dans les gares et les ports).

Par ailleurs, d’autres pollutions sont liées au transport (pollution sonore et visuelle, émissions de particules fines liées aux plaquettes de frein et usure des pneumatiques, etc.). Mais ces pollutions ont peu ou pas d’effet sur le réchauffement climatique (qui reste à la première place des enjeux environnementaux pour les transporteurs comme pour les nations mobilisées).

Les enjeux environnementaux des transporteurs-2

Les solutions produites par les différents acteurs

Face à de tels enjeux, les acteurs ne restent pas passifs et des solutions sont proposées et actées. La contrainte (légale ou financière) est généralement le meilleur moyen de forcer un nécessaire changement des habitudes à tous les niveaux.

Les pouvoirs publics et les constructeurs

Les pouvoirs publics ont déjà acté des décisions fortes sur le domaine du transport routier. Par exemple, les émissions de GES par les moteurs des véhicules poids lourds ont été maîtrisées par la mise en place des normes EURO. De 1990 à 2013, les mises en application des nomes de plus en plus restrictives (de EURO 0 à EURO VI) ont imposé aux constructeurs de diminuer les rejets de gaz à effet de serre (NOX, CO, HC) des moteurs des véhicules poids lourds.

Depuis 10 ans (en France métropolitaine), le nombre de véhicules poids lourds augmente relativement peu (de 630 000 à 690 000 véhicules). Mais les tonnes-kilomètres augmentent (+ 8 milliards de tonnes-kilomètres en un an). Les bénéfices de cette norme ne sont-ils pas perdus dans l’évolution du trafic ?

Les clients et consommateurs

L’ensemble des consommateurs est de plus en plus sensibilisé aux enjeux de gain d’énergie sur la mobilité des biens et des personnes. Les objectifs de certains des consommateurs sont dorénavant plus tournés vers une transition énergétique du transport que vers le gain à court terme de leur achat. La vision consumériste commence à se faire durable en termes de transport. Est-il toujours raisonnable d’acheter légèrement moins cher ce qui provient de l’autre bout du monde lorsqu’on peut l’obtenir à côté de chez soi (lorsque l’objet peut être produit à proximité) ? Le développement des circuits courts se met en place et au niveau du particulier comme au niveau d’une entreprise, le transport reste de mise, mais à une échelle moins importante.

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Les transporteurs

Conscients des enjeux de leur profession, les transporteurs sont soumis à des objectifs de qualité, de rentabilité et de respect environnemental qui peuvent parfois être durs à concilier. Il est peu aisé d’effecteur un bon développement lorsque la nature même de l’activité est source de création de pollution, elle-même réglementée. Donc, plus l’on se développe, plus on pollue, et plus on pollue, plus on doit se contraindre aux objectifs de transition énergétique qui freinent le développement d’une activité polluante.

Alors, comme tout professionnel soumis aux menaces et aux opportunités de son marché, le transporteur s’adapte et reste parfois même force de proposition :

  1. Les optimisations de tournées par planning informatique, les cycles de récupération des emballages (palettes), etc. permettent de réduire les tonnes-kilomètres inutiles et donc la pollution liée.
  2. L’investissement dans des véhicules moins polluants (ou même électriques) réduit les GES.
  3. La mise en étude de trains routiers à forte masse (48 tonnes) permet de réduire l’empreinte carbone de la tonne transportée.
  4. La mutualisation des moyens de transport et des besoins des clients (via des groupements de transporteurs) permet d’optimiser le nombre de véhicules en circulation.
  5. Etc.

Pour conclure, il est important de retenir que le transport est l’un des premiers facteurs d’émissions de GES. À ce titre, il est observé et régulé de près par l’ensemble des acteurs (clients, pouvoirs publics, transporteurs, etc.). Mais il faut comprendre que dans la construction économique classique basée sur la recherche de profits, seul le prix de l’énergie (et donc du transport qui la requiert) saura arbitrer et plafonner ce marché au détriment de la grande majorité des clients et des transporteurs. Cela paraît inévitable sur un terme plus ou moins long, à moins que l’on parvienne à rationaliser le transport vis-à-vis de l’environnement grâce à des investissements en recherche et développement (hydrogène par exemple), ou à rapprocher les lieux de production et de consommation, etc.

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